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LAtelier italien de géopoétique provient de la rencontre de la géopoétique, de la poétique «imramique»* et des arts plastiques orientés vers la nature. Telle une géographie de lichens, son intention est dêtre un champ dexploration, et de dialogue actif, un lieu où peuvent se croiser des manières à la fois proches et différentes de chercher et de concevoir une poésie des paysages terrestres. Tandis quun peu partout de nombreuses énergies individuelles se mettent en mouvement, en Italie, la tradition classiciste ne semble guère être en déclin: lélément naturel a du mal à faire valoir une réelle autonomie sémantique et esthétique et, en comparaison des tendances qui existent au-delà des Alpes, le chemin menant à une pleine liberté des paysages apparaît plus difficile et long. Créer en commun un atelier, dans la reconnaissance réciproque des divers sentiers tout aussi intéressants, signifie souvrir au dehors et mettre en mouvement la pensée. La géopoétique, en effet, apporte à l«imram» un vent océanique, une alchimie de la fluctuance et des discours métissés; la poétique «imramique» apporte un vent glacial, une conception épique et mythopoétique des paysages; tandis que les arts plastiques, sinspirant de lune et de lautre, respirent un air frais et, par la forme et la couleur, stimulent une nouvelle vision de la terre. LAtelier italien de géopoétique souhaite dès à présent réunir les voix de celles et de ceux qui, dItalie ou vers lItalie, ont pour dessein de sexposer au dehors et de se mouvoir dans des espaces plus libres afin de développer un sens de lenvironnement, de la nature et du paysage qui, jamais plus, ne se confonde avec lenvironnementalisme, le naturisme et le paysagisme. Pour faire une poésie de la terre ne comptent pas, et ne doivent pas compter, des intentions comme droits dauteur, édition commerciale, jardins ou coteries littéraires, marché de lart et clientèle de revue. Il importe au contraire de jouer et de sengager, de parler et de livrer aux autres une poésie sans se préoccuper de combien sont ou de quelle manière peuvent sélever les profits. Les poétiques qui lient lhomme à la terre demandent un orgueil tout à fait spécial, celui de donner voix aux choses que J.R.R. Tolkien a appelé «permanentes et essentielles», ces choses qui, capables démouvoir et de subjuguer, tiennent plus de léclair que du réverbère. Texte inaugural (1er novembre 1996) *imramique, de immrama ou les vagabondages océaniques des anciens héros celtes dIrlande.
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